Publié le 28 mars 2023

European digital credentials for learning – Justificatifs numériques européens pour l’apprentissage

Les justificatifs numériques européens pour l’apprentissage sont des documents électroniques normalisés infalsifiables décrivant que leur propriétaire possède certaines compétences ou a atteint certains résultats d’apprentissage dans un contexte d’apprentissage formel, non formel ou informel.

Ils peuvent décrire :

  • des activités (par exemple des cours suivis) ;
  • des évaluations (par exemple des évaluations de projets) ;
  • des réalisations (par exemple des compétences développées) ;
  • des droits professionnels (par exemple des inscriptions au registre des titres des professions) et
  • des qualifications (par exemple des diplômes).

Les justificatifs numériques européens sont généralement utilisés pour postuler à des emplois, des stages et plus encore. Ils sont juridiquement équivalents aux certificats sur papier dans tous les membres de l’Espace européen de l’éducation. En pratique, il peut s’agir d’une version numérique du diplôme universitaire, du certificat de cours ou de tout autre type de titre.

La Chambre des salariés considère que les justificatifs numériques européens pour l’apprentissage peuvent présenter un avantage précieux pour l’apprenant s’ils sont gérés et utilisés correctement.

Les dits justificatifs peuvent aider les apprenants à stocker facilement leurs diplômes et leurs certificats obtenus dans le cadre de la transition verte et numérique du marché du travail.

Dans ce contexte, la CSL se doit d’insister qu’en aucun cas les informations d’identification numériques ne soient utilisées pour corréler des données supplémentaires, sauf autorisation expresse de leur propriétaire.

Les justificatifs numériques pour l’apprentissage soulèvent donc aussi un certain nombre de défis importants, notamment en ce qui concerne

  • la confidentialité ;
  • la protection du consommateur – un justificatif numérique n’est digne de confiance que si l’émetteur justificatif est digne de confiance ;
  • l’offre transfrontalière et internationale d’éducation et de formation en termes de qualité et autres ;
  • les questions liées à la transparence des nouvelles formes d’accréditation.

Il importe également de tenir compte de la fracture numérique géographique au sein de l’Europe en ce qui concerne les compétences numériques et l’accès aux outils informatiques et de remédier, le cas échéant, aux inégalités entre les pays quant à l’utilisation des justificatifs numériques européens. Les pays où l’économie numérique est moins développée risquent de prendre du retard.

Il peut en être de même pour les apprenants. L’utilisation et la mise en valeur des justificatifs numériques européen pour l’apprentissage ne poseront probablement pas de problème aux personnes hautement et moyennement qualifiées.

Mais pour les personnes peu qualifiées, des mesures appropriées doivent être prises pour qu’elles puissent également profiter du potentiel de l’accréditation numérique. Les conditions nécessaires doivent être fixées et remplies pour que les technologies numériques garantissent une reconnaissance équitable et transparente des compétences et des qualifications – y compris la reconnaissance de l’apprentissage non formel et informel.

Si nous supposons que les justificatifs numériques peuvent conduire à une reconnaissance plus transparente des compétences et des qualifications, nous devons également être conscients que l’accumulation, la collecte de badges et de certificats, ne peuvent malheureusement pas mener dans la plupart des cas, à des qualifications cohérentes.

C.-à-d. il faut que les apprenants ne se limitent pas à la collecte et à l’empilage de badges et de certificats – similaire au jeu « Pokémon » – mais accumulent « intelligemment » des justificatifs leur permettant d’acquérir des qualifications. C’est l’un des défis majeurs de l’écosystème des justificatifs numériques.

De même un soutien gouvernemental efficace et approprié est essentiel pour que les références numériques pour l’apprentissage puissent se développer correctement au Luxembourg.

La Chambre des salariés insiste par ailleurs sur la nécessité de fixer et de respecter des mécanismes d’assurance qualité et de transparence ainsi que des normes et des lignes directrices pour la reconnaissance des justificatifs numériques européens pour l’apprentissage.