Publié le 10 mai 2022

La Chambre des salariés (CSL) refuse son accord au projet de loi relative à l’obligation scolaire. Elle craint que le projet, qui propose d’étendre la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans, soit avant tout une tentative d’embellir les chiffres du décrochage scolaire.

Ce projet de loi entend allonger la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans et transférer le contrôle du respect de l’obligation scolaire au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

Il introduit un droit au retour à l’enseignement permettant au jeune ayant quitté le système scolaire sans diplôme de bénéficier jusqu’à l’âge de 25 ans d’une durée complémentaire de formation ayant pour but de l’amener vers une qualification. La CSL salue ce droit et demande que l’offre de formations qualifiantes au sein des structures de formation publiques pour adultes soit élargie en conséquence.

La CSL estime que l’allongement de l’obligation scolaire de deux années supplémentaires ne saura point régler le problème de l’abandon scolaire et du chômage de jeunes non-qualifiés et déplore qu’il n’existe pas de concept clair quant à la prise en charge des jeunes menacés d’exclusion scolaire. Elle rappelle que l’objectif des voies de scolarisation alternatives doit rester la qualification des jeunes et leur réinsertion dans l’enseignement ordinaire. Elles ne doivent en aucun cas servir à caser les jeunes de manière temporaire dans une mesure sociale.

Elle critique par ailleurs le fait que les jeunes de 16 ans n’auront plus la possibilité d’aller travailler.

La CSL craint que le projet soit avant tout une tentative d’embellir les chiffres du décrochage scolaire. Elle propose de miser davantage sur la prévention de l’échec scolaire dans l’enseignement fondamental, d’y engager davantage de personnel qualifié et d’investir plus de moyens dans la recherche de méthodes didactiques alternatives. Elle propose de réformer d’autres dispositifs susceptibles de favoriser le décrochage scolaire, comme le système d’orientation scolaire et le système d’évaluation et de promotion au cycle inférieur.

 La Chambre des salariés refuse son accord au projet de loi.