Publié le 10 mai 2022
La crise sanitaire de 2020 et actuellement la guerre en Ukraine rendent apparent la nécessité de nos systèmes socio-éducatifs de savoir s’adapter rapidement à des changements inattendus.
Ainsi, en 2020, dans l’espace de quelques semaines l’enseignement à distance, jusque-là quasi impensable, a dû être implémenté. Il en allait de même pour le télétravail et la mise en place de mesures sanitaires d’une envergure quasi jamais vue en dehors de certains laboratoires et salles d’opération.
Alors qu’on aperçoit à peine la fin d’une crise, en 2022 la suivante se présente avec la guerre en Ukraine et la catastrophe humaine et sociale qu’elle engendre. De nombreuses familles ukrainiennes, dont surtout des femmes et des enfants ont été obligées de fuir leur domicile. Tandis que l’aide de la part des pays européens a été considérable, ces derniers se retrouvent confrontés à des défis.
À la suite des premières mesures essentielles, comme la mise à disposition de logements et de soins de santé, se pose la question de l’éducation et de la formation, ainsi que de la reconnaissance des qualifications acquises par les personnes concernées.
La problématique des langues n’est pas négligeable, surtout en termes de scolarisation. Le Luxembourg dispose d’une vaste offre scolaire, dont des classes d’intégration et des écoles internationales. Or, il convient de veiller à proposer les mêmes chances et de donner les mêmes opportunités à tous les enfants, quelle que soit leur langue d’origine et indépendamment de l’école dans laquelle ils seront intégrés.
La présence de traducteurs et d’interprètes peut faciliter la communication dans les établissements scolaires et dans la formation professionnelle entre autres. Des cours de langues sont offerts et constituent une étape indispensable du processus d’intégration. Pour soutenir ces démarches, la Chambre des salariés a proposé aux autorités luxembourgeoises de mettre à disposition une partie de ses locaux pour les nouveaux-arrivants en provenance d’Ukraine et cela tant pour l’enseignement d’élèves à des fins éducatifs.
À préciser qu’un important outil permettant la reconnaissance des expériences professionnelles et extra-professionnelles est la validation des acquis. Cette mesure est disponible à différents niveaux de l’enseignement et permet de faire valider son expérience et de faciliter l’accès à l’emploi, entre autres pour les réfugiés ukrainiens.
Nous sommes loin de l’époque où un diplôme acquis à travers l’enseignement formel suffisait. Le monde socio-économique tel qu’il se présente actuellement demande une bonne capacité d’adaptation de la part des salariés. Cependant, il demande avant tout flexibilité et ouverture de la part des institutions et des employeurs afin de reconnaître à leur juste valeur les efforts fournis par les salariés en matière d’éducation formelle, non-formelle et informelle.
Une telle ouverture faciliterait l’intégration de personnes en mobilité internationale et leur permettrait de se reconstruire.