Inflation, modulations de l'index et compétitivité
Le
système luxembourgeois d'indexation automatique des salaires et traitements
connaît des années difficiles. Depuis 2006, ses adversaires de tous bords, y
compris au niveau européen, appellent, à intervalle de plus en plus rapproché, à
une réforme structurelle profonde, quand ce n'est pas tout bonnement à sa
disparition, et s'acharnent déjà à le dénaturer par d'incessantes
modulations.
La raison invoquée de cette surprenante animosité à l'égard de l'indexation comme on la connaît actuellement se retrouve dans le discours bien rôdé d'une « perte de compétitivité » continue découlant d'un excès d'inflation par rapport aux pays voisins et de l'indexation des salaires qui exercerait, par un « effet de second tour », une pression à la hausse supplémentaire sur les prix à la consommation, affaiblissant d'avantage la position compétitive du Luxembourg.
Après s'être attaché dans un précédent Dialogue analyse (2/2010 : « Oui à l'indexation automatique et intégrale des salaires ») à recadrer les discussions irrationnelles de l'époque sur l'indexation automatique qui se traduisaient par des idées sans relation aucune avec la vocation du mécanisme visé, la Chambre des salariés (CSL) se propose de revenir sur ces questions qui ne manqueront pas de ressurgir au cours des prochains mois.
Le présent Dialogue :
Toute manipulation du système d'indexation automatique affecte le pouvoir d'achat, voire le niveau de vie des ménages salariés en faveur des détenteurs des capitaux des entreprises. Il ne revient nullement aux salariés de payer, par la perte ou la modulation de l'indexation automatique de leurs revenus, ni pour la crise, ni pour des augmentations endogènes de prix à la consommation souvent allègrement discrétionnaires.