Publié le 26 février 2025
Quality of Work Index 2024 : La qualité du travail et le bien-être des salariés ne se sont toujours pas relevés de la crise pandémique
La tendance à la baisse de la qualité du travail ne s’est pas inversée en 2024, et la dégradation observée en 2020 ne s’est pas rétablie. Les cadres et les professions intellectuelles évaluent leur situation professionnelle de manière plus favorable, tandis que les travailleurs moins qualifiés dans le commerce, l’hôtellerie-restauration, le transport et ceux ayant des horaires atypiques la jugent nettement plus négative.
L’enquête 2024 met en avant la santé mentale, la consommation de substances et l’offre de prévention dans les entreprises. Certains secteurs présentent des problèmes alarmants de santé psychologique, notamment l’hôtellerie-restauration, le commerce, la santé et le transport de personnes.
Du côté de la santé physique, si l’on observe les tendances sur 11 ans, on constate une forte augmentation des troubles du sommeil et des problèmes d’estomac, tandis que les problèmes de dos restent le problème le plus important dans l’absolu, avec environ un tiers des personnes fortement touchées, suivis des troubles du sommeil et des maux de tête.
Face à ces défis, l’offre de prévention en entreprise reste globalement insuffisante, notamment en matière de lutte contre les addictions, de gestion du stress et de prévention des troubles musculo-squelettiques.
Par ailleurs, le développement du télétravail révèle de nouvelles inégalités : Bien qu’il se soit stabilisé à 32 % en 2024, il reste un privilège réservé aux professions déjà privilégiées. Pour les travailleurs frontaliers notamment, l’accès au télétravail a été restreint avec la fin des dérogations fiscales et sociales, ce qui accentue les contraintes liées aux déplacements domicile-travail. Les salariés de nombreuses professions ne peuvent y avoir recours parce que leur présence est requise, souvent d’ailleurs en combinaison avec des horaires de travail plus restrictifs. Ces différences montrent clairement qu’il est urgent de repenser l’organisation du travail et d’explorer les possibilités de compensation pour les professions qui ne peuvent pas bénéficier de cette flexibilité.