Publié le 1er février 2024

Une décennie de travail au Luxembourg : analyses de l’évolution des conditions de travail et du bien-être du point de vue des salariés entre 2014 et 2023

Nous disposons désormais de données sur la qualité du travail au Luxembourg au cours des dix dernières années, ce qui nous permet d’avoir une vision globale de l’évolution des conditions de travail et du bien-être au fil du temps. Au cours des dix dernières années, deux tendances importantes se sont dégagées sur le marché du travail luxembourgeois.

D’une part, les gens constatent une augmentation des possibilités d’emploi et de la sécurité au travail, tandis que les contraintes physiques et les risques d’accidents liés au travail jouent proportionnellement un rôle de moins en moins important. D’autre part, on observe une nette intensification du travail, qui se caractérise par un rythme de travail toujours plus soutenu et des tâches toujours plus variées et complexes.

Parallèlement, de plus en plus de temps est consacré au travail et aux déplacements, le travail empiétant de plus en plus sur les périodes de repos. De fait, pour un nombre important de personnes, les pauses et les temps de repos entre deux journées de travail ne sont pas toujours respectés, en particulier pour les personnes qui travaillent à des horaires atypiques. Les attentes de disponibilité en dehors des heures de travail et l’interruption des périodes de repos par des exigences professionnelles deviennent également plus fréquentes. Avec l’augmentation du temps investi dans le travail, le temps que les travailleurs consacrent aux activités de « care » (tâches ménagères, éducation des enfants, etc.) pendant leur temps libre diminue.

Le bien-être général des travailleurs s’est détérioré au cours des dix dernières années, une tendance qui s’est encore accentuée depuis la pandémie. En fait, on constate que les gens semblent s’éloigner de plus en plus de leur travail et se replier davantage sur leur vie privée. En outre, le travail est de plus en plus perçu comme une nécessité et non comme une activité épanouissante. Cela se traduit par un désir croissant de réduire le temps de travail et de recourir plus souvent au télétravail, ainsi que par une volonté accrue de changer de profession et d’employeur.